La rédaction d' À la recherche du temps perdu ou l'illusion de la perte

Reproduction de : Thèse de doctorat : Psychologie : Rennes 2 : 2011

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Bibliographische Detailangaben
1. Verfasser: Tanguy-Jouault, Béatrix (VerfasserIn)
Körperschaften: Université Rennes 2 (BerichterstatterIn), Université européenne de Bretagne (BerichterstatterIn), École doctorale Sciences humaines et sociales (Rennes) (BerichterstatterIn)
Weitere Verfasser: Bonnat, Jean-Louis (AkademischeR BetreuerIn)
Format: UnknownFormat
Sprache:fre
Veröffentlicht: Frankreich Verlag nicht ermittelbar 2012
Schriftenreihe:Lille-thèses
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Beschreibung
Zusammenfassung:Reproduction de : Thèse de doctorat : Psychologie : Rennes 2 : 2011
Notre travail a cherché ce qui pouvait distinguer l'oeuvre de la création. La création serait un temps singulier du sujet, quand l'oeuvre tenterait quant à elle de mettre à distance ce qui a surgi, laissant le sujet dans une vérité hors sens. Cette vérité du sujet le confronte à la question de la perte, point d'horreur de la castration pour lequel l'oeuvre tente, dans une mise au travail sans fin, de maintenir le sujet arrimé à la chaîne signifiante, dans laquelle le signifiant manquant se dérobe au sujet parlant : ce réel de l'objet non pas perdu, mais à retrouver. Nous avons tenté de cerner le temps du deuil sans fin, dont le premier acte se joue en 1903, à la mort d'Adrien Proust. Marcel, sur l'injonction de sa mère et au nom du père, donne le manuscrit de la Bible d'Amiens à la publication. Le livre est un trait d'union entre mère et fils et interroge ce qui, de n'être pas perdu, rend la séparation impossible. Deux ans plus tard, à la mort de sa mère, c'est dans un hôtel proche de Versailles (l'hôtel des Réservoirs) où il se réfugie sous le prétexte d'un déménagement, qu'isolé de tout, il annonce son renoncement à écrire. Il fait le choix d'un lieu sans mémoire, comme l'exprime sa correspondance. Paradoxalement, c'est le moment où, commençant à rédiger « sur les carnets », il inaugure celui de 1908. Ce dernier et les autres restent aujourd'hui la trace de l'oeuvre inachevée. Ce qui n'est pas perdu se répète et engage l'être en position de signifiant. L'écriture de l'oeuvre imaginaire en témoigne : « moi je dis que la loi cruelle de l'art est que les êtres meurent et que nous-mêmes mourions en épuisant toutes les souffrances, pour que pousse l'herbe non de l'oubli, mais de la vie éternelle, l'herbe drue des oeuvres fécondes, sur laquelle les générations viendront faire gaiement, sans souci de ceux qui dorment en dessous, leur “déjeuner sur l'herbe” »1. Le principe de réalité viendrait recouvrir l'horreur de cette perte impossible et la construction de l'oeuvre serait, pour le sujet, une tentative de border ce qui hors d'elle, le contraint à disparaître. L'oeuvre écrite pour l'artiste nie la destruction du temps et se distingue du processus créatif pour le sujet, dont le désir est hors temps
Our work aims to reveal what distinguishes the work of a creative life from the creative process. The creative process being a particular time that arises from the repeated near experience of the Real whilst the work of a creative life stems from this experience and attempts to give it imaginary substance. The work of a creative life fulfils the need to seek to fill the gaps and the inadequacies of the signifying chain. The continuance of the creative struggle perpetuates the need to bring order and shroud the horror of castration and the truth of a fundamental loss whilst maintaining the loss. We aspire to highlight Marcel Proust's endless mourning. In 1903 the death of his father, Adrien Proust, prompted his mother to press him to equal the reputation of his father so he devoted himself to writing the manuscript of the Bible d’Amiens and achieving its publication. His works are the link between him and his mother and this manuscript queries what – because it is not lost – makes separation impossible. Two years later his mother dies whereupon he uses the pretext of moving house to take refuge in the nearby Hotel des Reservoirs isolating himself from everyone and announcing the cessation of his writing. His correspondence explained his choice of a place free of memories. Paradoxically in 1908 this was the moment when he began to write ‘”sur les carnets “. This and the other remaining notebooks are traces of his unfinished works. What is not lost repeats itself and leads our being to become the signifier. « I say that the cruel law of art is that beings die and that we ourselves must die after we have exhausted suffering so that the grass, not of oblivion but of eternal life, should grow, fertilised by works upon which generations to come will gaily picnic without care of those who sleep beneath it ». The reality principle masks the horror of an impossible loss and the work of a creative life is an attempt to border what forces the subject to disappear. The work of an artist acquires a timelessness and differs from the creative process as the subject's desire that is involved is outside time
Beschreibung:Bibliogr. f. 310-323
Beschreibung:323 Blätter
105 x 148 mm