Imaginaire du passé et pensée du monde moderne processus de médiatisation chez Albert Laprade, architecte
Le débat architectural du début du XXe siècle semble sous-tendu par les oppositions entre les tenants d'une tradition comme transmission historique ou régionale et ceux d'une modernité comme revendication de la tabula rasa. Mais si la modernité « intervient comme une coupure entre le passé...
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Veröffentlicht in: | Profils / Association d'Histoire de l'Architecture |
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Format: | UnknownFormat |
Sprache: | fre |
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3e trimestre 2021
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Zusammenfassung: | Le débat architectural du début du XXe siècle semble sous-tendu par les oppositions entre les tenants d'une tradition comme transmission historique ou régionale et ceux d'une modernité comme revendication de la tabula rasa. Mais si la modernité « intervient comme une coupure entre le passé et l'avenir […], elle assure aussi la jonction qui permet au passé de s'enrichir et à l'avenir de se souvenir » (Gasselin, 2007). Elle peut ainsi être observée dans les rapports qu'elle entretient avec la tradition, l'intérêt pour les cultures traditionnelles et vernaculaires s'amplifiant simultanément à l'émergence de la modernité architecturale. La thèse interroge les processus de fabrication qui permettent à l'architecte de construire une idée de la modernité architecturale qui se réclame de la tradition. Les enjeux de reconstruction après les guerres mondiales radicalisent les débats, conférant à la presse et aux grandes expositions internationales des rôles stratégiques de diffusion des idées. Les architectes en sont les acteurs principaux. En considérant l'architecture dans toutes ses dimensions de production (édifiée, représentée, écrite et publiée), nous formulons l'hypothèse qu'elle peut être analysée comme médium (c'est-à-dire comme support d'un message) et comme média (c'est-à-dire comme vecteur de communication). Par ailleurs, nous supposons que dans le processus de publication l'architecte fabrique simultanément un imaginaire du passé et une pensée du monde moderne. Nous identifions trois mouvements dans le processus de fabrication de cette pensée de la modernité. Dans un premier temps, nous nous intéresserons au passage de l'architecture édifiée à l'architecture représentée en interrogeant la capacité des architectes à construire des filiations historiques et/ou géographiques, notamment à partir de l'observation de l'existant. Dans un deuxième temps, nous analyserons les relations entre architecture édifiée et architecture publiée en considérant, comme Beatriz Colomina, que le média imprimé permet un « nouveau contexte de production, existant en parallèle au terrain de construction » (Colomina, 1988). Enfin, en étudiant le passage de l'architecture publiée à l'architecture racontée, nous interrogerons le rôle des espaces de publication dans les processus de mise en récit de l'architecture. Afin de conduire cette étude, nous nous appuyons sur la production de l'architecte Albert Laprade (1883-1978). Acteur sur la scène architecturale moderne, il va participer également à la reconnaissance de l'architecture traditionnelle. La diversité de sa production nous permet de constituer un corpus édifié, dessiné et écrit qui s'élabore à partir de la forme publiée de son travail : articles parus sur sa production bâtie (publiés par d'autres architectes),articles écrits par Albert Laprade (presse professionnelle ou non),ouvrages de l'architecte tels que les Albums de croquis. |
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