Agonie, perte ou renouveau d’une esthétique oubanguienne? à propos de certains artefacts anciens et de leurs avatars récents en Centrafrique = Agony, loss or renewal of an Ubangi aesthetic? : concerning some artefacts of the past, and their more recent avatars in the Central African Republic
En 1925, à Bambari, André Gide et Marc Allégret assistent à une danse d’initiation ganza des Banda de l’Oubangui-Chari. Pendant qu’Allégret filme le spectacle, Gide rédige des pages désabusées sur cette mise en scène organisée pour les Blancs de passage. Mais l’écrivain à sa manière, les administrat...
Gespeichert in:
Veröffentlicht in: | Images re-vues / Institut National d'Histoire de l'Art |
---|---|
1. Verfasser: | |
Format: | Online |
Sprache: | fre |
Veröffentlicht: |
2018
|
Schlagworte: | |
Online Zugang: | Volltext |
Tags: |
Tag hinzufügen
Keine Tags, Fügen Sie den ersten Tag hinzu!
|
Zusammenfassung: | En 1925, à Bambari, André Gide et Marc Allégret assistent à une danse d’initiation ganza des Banda de l’Oubangui-Chari. Pendant qu’Allégret filme le spectacle, Gide rédige des pages désabusées sur cette mise en scène organisée pour les Blancs de passage. Mais l’écrivain à sa manière, les administrateurs et les missionnaires auxquels on doit la reconnaissance ethnographique des populations banda à la leur, ont toutefois en commun de rêver à l’authenticité d’une cérémonie inexistante, qu’ils doivent nécessairement situer dans un passé révolu. Pourtant, des images de la première moitié du siècle – photographies, scènes filmées, dessins réalisés par des Européens qui ont traversé hâtivement ces régions – permettent d’apercevoir une dynamique précoce, mise en branle par des groupes banda lorsqu’ils modifient la danse ganza pour y incorporer des éléments étrangers et entamer un processus de resémantisation d’artefacts initiatiques qui est encore à l’œuvre aujourd’hui. Cet article présente certaines de ces images coloniales : leur analyse révèle les regards successifs qui ont pesé sur ces sociétés centrafricaines, mais elle permet aussi d’avancer des hypothèses sur le destin récent de ces artefacts. Ceux-ci continuent, en l’absence de contextes initiatiques disparus, d’être reconstitués, modifiés et resignifiés. Leur exhibition suscite dans les populations des réactions ambivalentes où l’appréciation, ou la nostalgie du passé peuvent côtoyer la panique à l’égard du danger que représentent des objets de sorcellerie. |
---|---|
Beschreibung: | Illustrationen |
ISSN: | 1778-3801 |